Funk, jazz, sal­sa, cla­quettes… De nom­breuses influences ont façon­né la house. En explo­rant pas à pas toutes ces filia­tions, Cas­siel Gaube invente sa propre danse.

Éner­gique et expé­ri­men­tale, Far­mer Train Swirl – Étude est une pièce carte sur table. Un solo d’une qua­ran­taine de minutes où le dan­seur Cas­siel Gaube s’emploie métho­di­que­ment, et avec une cer­taine malice, à faire ce qu’il a dit qu’il ferait. Der­rière ce titre rela­ti­ve­ment intra­dui­sible, on découvre la pour­suite d’un pro­ces­sus de recherche enga­gé il y a plus de deux ans autour de la house - style né dans les clubs à Chi­ca­go et à New York, au début des années 1980 – et pour lequel il avait été accueilli en stu­dio au centre cho­ré­gra­phique en sep­tembre 2019. Le jeune cho­ré­graphe et péda­gogue issu de P.A.R.T.S. l’école créée à Bruxelles par Anne Tere­sa de Keers­mae­ker, décrypte aujourd’hui ce style en exhu­mant ses emprunts à la sal­sa, aux cla­quettes, au hip hop et aux autres danses qui le consti­tuent. Au fil de cette explo­ra­tion ges­tuelle qui le mène d’une danse à l’autre ­- le sous-titre « étude » est à prendre en consi­dé­ra­tion – le dan­seur en vient fina­le­ment à créer un objet cho­ré­gra­phique en soi, drôle et singulier.
Enga­geant à son tour un double pro­ces­sus d’appropriation et de trans­for­ma­tion, tel qu’il se pra­tique au cœur de la house, Cas­siel Gaube effec­tue comme un retour joyeux à la danse contem­po­raine dont nous pou­vons suivre la tra­jec­toire presque pas à pas. Hybride, riche et com­plexe, Far­mer Train Swirl – Étude hésite entre la recherche et le jeu de cache-cache, dans une rela­tion fron­tale aux spectateurs.trices.