Avec Nebu­la, solo créé en deux volets, pour les espaces natu­rels et inté­rieurs, Vania Vaneau explore un corps orga­nique dans une nature rava­gée par la fin du monde.

Un solo d’après la catas­trophe, cen­tré sur un corps inti­me­ment relié à une nature meur­trie. A l’origine de Nebu­la qu’elle inter­prète elle-même, Vania Vaneau ima­gine un tsu­na­mi, une météo­rite, un trem­ble­ment de terre… et s’interroge. « Que res­te­ra-t-il après l’apocalypse et quelles autres formes de vie sur­gi­ront ou se trans­for­me­ront ? Revien­drons-nous à un état sau­vage et/ou fabri­que­rons-nous de nou­veaux outils, des nou­velles sortes de machines… ? » Pour explo­rer ce corps orga­nique en tant que par­tie inté­grante du vivant, la cho­ré­graphe s’aventure pour la pre­mière fois en exté­rieur en créant une ver­sion pour espaces natu­rels, qu’elle dou­ble­ra d’une ver­sion pour le pla­teau. Après trois pièces créées en stu­dio, la cho­ré­graphe cherche à expé­ri­men­ter un autre rap­port à l’espace et au public, en par­ti­cu­lier pour appré­hen­der la phy­si­ca­li­té engen­drée par l’immersion du corps dans la nature. Au centre de sa démarche sen­so­rielle et orga­nique, très en lien, avec la mani­pu­la­tion de maté­riaux divers, Vania Vaneau déploie une écri­ture autour de la notion de temps, de cycle, du motif du cercle et de la répé­ti­tion. Nebu­la s’appuie sur une recherche plas­tique, avec la scé­no­graphe Célia Gon­dol, pour évo­quer à la fois un pre­mier état du monde et un envi­ron­ne­ment d’après la catas­trophe, bas­cu­lant d’une atmo­sphère tel­lu­rique sombre à un envi­ron­ne­ment presque éva­nes­cent où spec­ta­teurs et inter­prète se trou­ve­ront ensemble comme sus­pen­dus. Nebu­la opère une per­cée vers des mondes inconnus.

Née à Sao Pau­lo en 1982, Vania Vaneau s’est d’abord for­mée au Bré­sil avant d’intégrer l’école P.A.R.TS à Bruxelles. Elle a éga­le­ment par­ti­ci­pé au pro­gramme Danceweb/Impulstanz en Autriche, obte­nu un cur­sus uni­ver­si­taire en psy­cho­lo­gie à Paris 8 et sui­vi une for­ma­tion en Body Mind Cen­te­ring. Inter­prète chez Wim Van­de­key­bus, Maguy Marin, Yoann Bour­geois, Jor­di Gali et Chris­tian Riz­zo, elle est repé­rée dès 2014 avec Blanc, son pre­mier long solo. Sui­vront le duo Orne­ment (2016), co-créé avec Anna Mas­so­ni, et le trio ORA (2019). Au centre de sa recherche cho­ré­gra­phique, Vania Vaneau déve­loppe un tra­vail plas­tique de fabri­ca­tion et de mani­pu­la­tion de matières — cos­tumes, tis­sus, masques — assor­ti d’une atten­tion à la cou­leur per­met­tant de tra­duire les émo­tions et de jouer sur les contrastes. Sa danse ins­taure un rap­port de conti­nui­té du corps à son environnement.