« Par quel che­min atteindre la séré­ni­té ? Croire, ne pas croire, obser­ver, écou­ter, accep­ter sans bron­cher, je ne sais pas par où aller, alors je regarde ce mince filet d’eau qui perle et se fau­file au gré des formes. Pas de doute. L’eau ne doute pas de trou­ver son che­min même si cela doit pas­ser par tous les méandres. L’homme fran­chit la col­line lorsque que l’eau la contourne avec cer­ti­tude. Lui se décharge par la sueur, brûle des calo­ries, elle se charge d’alluvions, elle emporte avec elle tout ce qu’elle peut moti­ver dans son cou­rant. Lui, il voit la mer. Elle, elle la devient…
Nous sommes des nuées d’individus. Nous ne nous connais­sons pas. Peut-être y arri­ve­rons-nous dans l’apprentissage, mais lequel ? Savoir dis­tin­guer ceux qui de nos gestes sont sin­cères, simples, sera peut-être un che­min. Cher­cher fait par­tie de mon quo­ti­dien et vous ?
L’eau m’interpelle et vous ?
Ava­ler. Pleu­rer. Essuyer. S’essuyer. Mouiller. Se mouiller. S’égoutter !
Trans­pa­rence, miroir, ondes, gouttes, goutte à goutte, cas­cades, ruis­sel­le­ment, écou­le­ment, fuite, déluge, marée, pro­fond, sale, souiller, sécher, submerger.
C’est inter­mi­nable tant l’eau est là, partout !
Sau­rons-nous apprendre de sa sagesse ?
Être l’écume ?
A par­tir de pra­tiques cor­po­relles simples et par­fois exi­geantes, de jeux, de bal­lades, de plon­gées dans des films, des livres, des pein­tures, je vous pro­pose une aven­ture dont nous ne maî­tri­se­rons pas les crues. Une chose est cer­taine, nous le ferons pour nous rap­pe­ler notre besoin de nous sen­tir en vie. »

Phia Ménard