Avec Lost in Bal­lets russes, Lara Bar­sacq pro­pose un spec­tacle où his­toire de la danse, sou­ve­nirs d’enfance et his­toire fami­liale se répondent. Le récit d’une éman­ci­pa­tion, en mots et en mou­ve­ments, gui­dé par la figure et le par­cours de la dan­seuse Ida Rubinstein.

C’est un fil per­son­nel et artis­tique que tire déli­ca­te­ment Lara Bar­sacq à par­tir d’une image fon­da­trice, une repro­duc­tion du por­trait d’Ida Rubin­stein par le peintre Léon Bakst, affi­chée sur un mur de la cui­sine dans la mai­son de son enfance. Cette image, syno­nyme pour elle de liber­té du corps, est non seule­ment un jalon déci­sif dans son atti­rance pour la danse mais aus­si un lien avec un pas­sé aux réso­nances per­son­nelles, puisque Léon Bakst est son arrière grand-oncle. En remon­tant le cours de cette his­toire fami­liale, en étu­diant d’autres tableaux, en s’intéressant aux Bal­lets russes et à la figure hors normes d’Ida Rubin­stein, c’est tout un pan de l’histoire de la danse que la cho­ré­graphe découvre. De ce pre­mier tiers du XX^e siècle russe, elle se fait une idée avec force récits, anec­dotes, pho­tos et pein­tures. Du maté­riel accu­mu­lé au fil de ses recherches, de l’assemblage de ses sou­ve­nirs per­son­nels, Lara Bar­sacq fait un spec­tacle à la fois docu­men­té et sen­sible. Sur scène, des acces­soires et élé­ments ori­gi­naux des cos­tumes et décors des Bal­lets russes ins­pirent ses mou­ve­ments. La cho­ré­graphe tra­vaille aus­si à par­tir des repro­duc­tions de tableaux de Léon Bakst ins­tal­lées sur scène, réin­vente la danse que le peintre ima­gi­nait peut-être quand il conce­vait ces cos­tumes et décors.