Artiste vidéaste très active dans le champ de la danse contem­po­raine, Sophie Laly met en scène l’apparition d’une mai­son sur le pont de Bir-Hakeim, dont l’image pro­je­tée s’affirme avec l’avancée de la nuit. FADING #7 offre ain­si une lec­ture nou­velle et poé­tique du paysage.

Depuis bien­tôt dix ans, l’artiste vidéaste Sophie Laly déploie à dif­fé­rents endroits du ter­ri­toire une ins­tal­la­tion poé­tique et spec­ta­cu­laire, FADING #, qui met en scène l’apparition d’une mai­son, pro­je­tée gran­deur nature dans le pay­sage, quel qu’il soit. La pro­jec­tion s’effectue à la tom­bée de la nuit : le cré­pus­cule révèle la méta­mor­phose sub­tile du pay­sage avant que la pénombre ne fasse appa­raître la mai­son et le soleil ne la fasse dis­pa­raître. Mais ce n’est pas n’importe quelle mai­son que Sophie Laly fait ain­si appa­raître : les images convo­quées sont celles de bâtisses retran­chées au bout du monde, pho­to­gra­phiées par l’artiste dans les recoins les plus iso­lés d’Islande, où elles sont en prise avec un folk­lore local par­ti­cu­liè­re­ment vivace. Une façon d’inviter et d’inventer une mémoire dans les lieux qui les accueillent aujourd’hui.
Après Ver­sailles, Cognac ou Arles, FADING #7 inves­ti­ra le pont de Bir-Hakeim à Caen, avec une cabane ouverte à tous les vents. S’abriter y semble pos­sible mais c’est en réa­li­té la nature qui nous y accueille et nous entoure. Appa­rue le temps d’une nuit là où le centre nau­tique occu­pait les bords de l’Orne, cette mai­son sera comme un refuge pour les âmes qui l’ont côtoyé et une invi­ta­tion à la rêve­rie pour ceux qui choi­si­ront d’y pas­ser un bout de la nuit.