Du pay­sage à l’espace men­tal, Cathe­rine Contour, cho­ré­graphe loin du spec­ta­cu­laire, mar­quée par la décou­verte de la culture japo­naise, déve­loppe un geste patient et déli­cat, pro­pice à l’imaginaire et au voyage inté­rieur. Nour­ri d’années de recherche autour des tech­niques de l’hypnose appli­quées à la danse, cha­cun de ses pro­jets s’élaborent en rela­tion avec des artistes d’autres champs et invite les spec­ta­teurs à une expé­rience au pré­sent, en dia­logue étroit avec le lieu choi­si, avec une pré­di­lec­tion pour les jar­dins et sites natu­rels. Ses danses avec hyp­nose reposent sur l’activation de mou­ve­ments non-volon­taires, convo­quant un corps ampli­fié, archaïque et sub­til. Conçues dans les for­mats les plus divers, jusqu’à s’étendre sur une jour­née entière, ses créa­tions ne s’appellent pas spec­tacles mais plages, plon­gées ou infu­sions, favo­ri­sant la rela­tion à l’espace dans une éco­lo­gie de l’attention. A Caen, elle ouvri­ra un « Bain », labo­ra­toire d’exploration nomade sur l’outil hyp­no­tique ampli­fié appli­qué à la danse, qui sera cette fois axé sur la rela­tion au son et à la musique avec le musi­cien Ber­trand Gau­guet. Un temps d’ouverture pour­ra invi­ter à s’immerger dans un espace pré­pa­ré, habi­té par les dan­seurs et musi­ciens, à décou­vrir les trans­for­ma­tions sub­tiles géné­rées par l’expérience et de se lais­ser empor­ter dans un voyage immobile.
A Caen, il s’agira éga­le­ment d’élaborer les pré­mices d’Une plage en Char­treuse – Suites japo­naises, créa­tion pré­vue en juin 2019, dans les envi­rons de Gre­noble, et au Japon.

Dan­seuse et scé­no­graphe, Cathe­rine Contour créé des « pièces situées », en dia­logue intime avec les lieux où la rela­tion au spec­ta­teur est à chaque fois mise en ques­tion. A par­tir de son explo­ra­tion des pos­si­bi­li­tés artis­tiques et péda­go­giques de l’hypnose, débu­tée en 2000, elle éla­bore un outil et des pro­cé­dures uti­li­sés pour créer et ensei­gner. De la danse aux jar­dins, du film à l’hypnose, de l’art de la sieste à la céré­mo­nie du thé, de la pho­to­gra­phie au gra­phisme ou à la céra­mique, chaque pra­tique concourt au même rituel explo­ra­toire. A chaque créa­tion, Cathe­rine Contour invente d’autres modes de déploie­ment favo­ri­sant de part et d’autre un ima­gi­naire et une sen­si­bi­li­té pro­pices à des figures cho­ré­gra­phiques et de nou­velles moda­li­tés d’être ensemble. En juillet 2018, elle retourne au Japon, pays avec lequel elle entre­tient un dia­logue étroit, pour une rési­dence près de Fukuo­ka, dans un lieu décou­vert en 2013, et ini­tie une nou­velle série de créa­tions inti­tu­lées Suites japo­naises dont Une Plage en Char­treuse – Suites japo­naises, qui sera créée dans le mas­sif de la Char­treuse les 7 et 8 juin 2019.