Avec Cédric Andrieux, le cho­ré­graphe Jérôme Bel dresse le por­trait dan­sé d’un inter­prète qui fit par­tie de la com­pa­gnie de Merce Cun­nin­gham. Un spec­tacle pas­sion­nant, entre récit bio­gra­phique et regard historique.

Le solo Cédric Andrieux prend place dans une série très sin­gu­lière, que le cho­ré­graphe Jérôme Bel a ini­tiée en 2004 avec Véro­nique Dois­neau (du nom de la dan­seuse du corps de bal­let de l’Opéra de Paris) et qu’il pour­suit encore aujourd’hui : des por­traits d’interprètes qui sont autant d’angles pos­sibles pour envi­sa­ger l’histoire de la danse. Dans cette pièce, qui a fait le tour du monde depuis sa créa­tion en 2009 au Théâtre de la Ville à Paris, le dan­seur Cédric Andrieux pose un regard rétros­pec­tif sur son par­cours, de ses années de for­ma­tion à la danse contem­po­raine à sa car­rière d’interprète pour Merce Cun­nin­gham à New York puis au sein du Bal­let de l’Opéra de Lyon. Dans une suc­ces­sion de moments dan­sés et de récits, Cédric Andrieux tra­duit le rap­port d’un corps avec les codes, les appren­tis­sages et les regards qui l’ont façon­nés. Une expé­rience énon­cée à la pre­mière per­sonne, la tra­duc­tion d’une sub­jec­ti­vi­té au tra­vail qui est aus­si un point de vue sur l’histoire de la danse contem­po­raine dis­tinct de celui des his­to­riens d’art, des cri­tiques et des cho­ré­graphes. En per­met­tant à Cédric Andrieux de racon­ter, le plus sim­ple­ment pos­sible, les condi­tions de tra­vail propres aux dif­fé­rents contextes où il inter­vient, Jérôme Bel assume un geste fort : recon­naître aux inter­prètes leur sta­tut de créa­teur afin de les situer dans le cours de l’histoire.