Avec son pro­jet HURLULA, Flo­ra Détraz tra­vaille à la com­po­si­tion d’un pay­sage sonore foi­son­nant, fait de dif­fé­rentes nuances de cris, et en étu­die les traces dans les mou­ve­ments du corps.

Pour sa nou­velle créa­tion, Flo­ra Détraz pour­suit son explo­ra­tion du lien entre voix et mou­ve­ment. HURLULA est un pro­jet autour de l’acte de crier, qui pren­dra deux formes dis­tinctes : une per­for­mance-concert et un film, qui pour­ront être pré­sen­tés en dip­tyque ou sépa­ré­ment. Tra­duc­tion d’un grand nombre d’émotions dif­fé­rentes, variant selon les cultures et les contextes, le cri est une mani­fes­ta­tion brute et spon­ta­née, un débor­de­ment. C’est cette arti­cu­la­tion entre inté­rieur et exté­rieur que tra­vaille Flo­ra Détraz dans HURLULA, néo­lo­gisme créé à par­tir des verbes hur­ler et hulu­ler. Une phase ini­tiale de recherches, notam­ment avec la chan­teuse Sofia Jern­berg, a per­mis à la cho­ré­graphe de réunir des matières vocales pour aujourd’hui ima­gi­ner une com­po­si­tion sonore où dif­fé­rentes nuances de cris vont s’agencer. Comme un pay­sage sonore chao­tique dans lequel le corps serait plon­gé. Flo­ra Détraz por­te­ra son atten­tion sur l’as­pect tech­nique et phy­sio­lo­gique du tra­jet du son dans le corps et ses réper­cus­sions sur le mou­ve­ment et les émo­tions. Elle ima­gine ain­si une danse de la défor­ma­tion, un grand débor­de­ment de la voix sur le corps. Influen­cé par l’onirisme du ciné­ma expé­ri­men­tal sur­réa­liste (de Jean Coc­teau à David Lynch), le ver­sant vidéo du pro­jet uti­li­se­ra les tech­niques ciné­ma­to­gra­phiques pour explo­rer le détail du mou­ve­ment et l’inscription du corps dans des pay­sages naturels.

Née dans une famille de musicien·nes, Flo­ra Détraz, cho­ré­graphe, inter­prète et voca­liste, se forme à la danse clas­sique et suit des études lit­té­raires avant d’intégrer la for­ma­tion du Centre Cho­ré­gra­phique Natio­nal de Rillieux-la-Pape, alors diri­gé par Maguy Marin. Elle rejoint ensuite le pro­gramme de for­ma­tion avan­cée en danse contem­po­raine PEPCC (Cho­reo­gra­phic Crea­tion, Dance Research and Trai­ning Pro­gramme) au Forum Dan­ça, à Lis­bonne. Au fil de son par­cours, elle a notam­ment pu ren­con­trer Mere­dith Monk, Meg Stuart, Vera Man­te­ro, Lia Rodrigues ou encore Mar­lene Mon­tei­ro Frei­tas, qui ins­pirent ses propres recherches. En 2013, elle fonde la com­pa­gnie PLI et crée des pièces autour des liens entre voix et mou­ve­ment : Peu­ple­ment, pour quatre chan­teuses lyriques (2013), les soli Gesächt (2014) et Tutu­gu­ri (2016), le qua­tuor Muyte Maker (2018) puis le trio Glot­tis (2021). En tant qu’interprète, elle tra­vaille avec Mar­lene Mon­tei­ro Frei­tas, Laurent Cèbe, Cédric Cher­del, Sara Anjo et Nach.