Dans un parc, cinq couples fraî­che­ment mariés déam­bulent en smo­king et robe blanche et prennent lon­gue­ment la pose pour un pho­to­graphe invi­sible. Un détour­ne­ment des codes de la pho­to­gra­phie nup­tiale dans une per­for­mance étonnante.

C’est une belle jour­née de prin­temps et la scène est banale, cha­cun a pu en être témoin voire acteur : un couple de marié·es déam­bule dans un parc, offrant à l’objectif du pho­to­graphe le natu­rel de sa pro­me­nade main dans la main ou la pose amou­reuse de rigueur. Mais cinq couples qui inves­tissent le parc dans un même élan, se prê­tant au même jeu de la séance pho­to sans qu’aucun pho­to­graphe ne soit pré­sent alen­tour, voi­là qui est plus inha­bi­tuel et retient l’attention. C’est la belle idée mise en œuvre par le couple d’artistes Yvan Clé­dat et Coco Petit­pierre au fil de la per­for­mance Les Mariés, même pré­sen­tée à Falaise dans le cadre du fes­ti­val Danse de tous les Sens, qui détourne avec humour les codes fami­liers de la pho­to­gra­phie nup­tiale. Tels des figu­rines frai­che­ment des­cen­dues de leur pièce mon­tée, les dix marié·es prennent vie dans le parc. Dans une syn­chro­ni­sa­tion par­faite, les couples repro­duisent le rituel des por­traits en milieu natu­rel et se prêtent à de très longues poses, sans pho­to­graphe mais sous l’œil amu­sé (et peut-être atten­dri) des promeneurs/spectateurs. Une per­for­mance déca­lée et poé­tique qui s’inscrit dans le tra­vail de Clédat & Petit­pierre sur les codes et arché­types de toutes sortes.