Meanw­hile, est une per­for­mance qui confronte corps, espace et archi­tec­ture. Envi­ron­nés par les spec­ta­teurs qui peuvent chan­ger de point de vue à leur guise, trois inter­prètes bâtis­seurs érigent brique à brique une construc­tion éphé­mère sur des pla­te­formes sou­mises à des vibra­tions. Alors qu’ils tra­vaillent à édi­fier un mur, mar­quant ain­si les dimen­sions de sépa­ra­tion et de fron­tière, les per­for­meurs engagent constam­ment leur corps au bord de la catas­trophe, pas­sant de la maî­trise au dés­œu­vre­ment. Images de tsu­na­mi empor­tant tout sur son pas­sage ou enfants à la manœuvre autour d’un châ­teau de sable sitôt détruit par les vagues… le désastre est ici à échelle variable, le spectre de l’interprétation est grand ouvert. Artiste œuvrant à la croi­sée des arts visuels et de la danse, qu’on a pu voir comme inter­prète chez Meg Stuart, Gaë­tan Rus­quet explore à tra­vers cette ins­tal­la­tion les notions de temps, de tra­vail et de risque. En arrière-plan aus­si, une réflexion sur l’appréhension de la ville, l’imaginaire liée à la ruine et bien sûr le mythe de Sisyphe.