Avec Monu­men­tal, le plas­ti­cien Joce­lyn Cot­ten­cin et ses inter­prètes recréent et mettent en mou­ve­ment des images issues de notre mémoire visuelle col­lec­tive. Une per­for­mance qui revi­site aus­si bien l’histoire de l’art que des évé­ne­ments média­tiques et contemporains. 

Com­ment les images nous font et com­ment les tra­ver­sons nous ? C’est à cette ques­tion que Monu­men­tal entend sub­ti­le­ment répondre. Ini­tia­le­ment créée en 2016 au Centre Pom­pi­dou avec un groupe de per­for­mers, col­la­bo­ra­teurs de longue date de Joce­lyn Cot­ten­cin, la pièce joue aux fron­tières de l’installation, de l’architecture et de la danse. Elle prend la forme d’une par­ti­tion visuelle où une dou­zaine d’interprètes revi­site des monu­ments, sta­tues et œuvres d’art, bous­cu­lant ain­si les notions de figure, de récit et de forme. Au sol, sui­vant un tra­cé rec­tan­gu­laire qui sépare le public des per­for­meurs, sont dis­po­sés les habits colo­rés qu’ils et elles vont uti­li­ser dans leurs construc­tions à la fois fra­giles et inven­tives, exé­cu­tées en silence. Dans ce patient tra­vail de pla­ce­ment des corps, on recon­naît le pen­seur de Rodin ou une scène his­to­rique. D’abord conçu sous la forme d’un film, pré­sen­té notam­ment au Mana de Chi­ca­go, au Centre Pom­pi­dou et au Palais de Tokyo, Monu­men­tal a épou­sé dif­fé­rentes formes au fil des ans : il en existe des ver­sions “pla­teau” per­for­mées sur les scènes de théâtre et des ver­sions “centre d’art” où les per­for­mers s’installent dans les salles d’exposition.
Sur­tout, depuis 2017, Joce­lyn Cot­ten­cin trans­met cette per­for­mance à des ama­teurs, des étudiant·es en art et des jeunes dan­seurs et dan­seuses. Chaque reprise est l’occasion de s’interroger sur la fabrique des formes et des images dans des contextes à chaque fois spé­ci­fiques. À Caen, elle réuni­ra des élèves de l’école supé­rieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg.