Qu’est-ce qui peut bien naître de la ren­contre entre la danse, le rap et le théâtre ? une pièce à l’image de ses inter­prètes, un por­trait tra­ver­sé d’émotions.

Pièce d’actualité n°12 : Du Sale ! c’est d’abord une his­toire de ren­contres. Ren­contre entre trois jeunes femmes intenses ; ren­contre entre deux arts, le rap et le théâtre, qui se côtoient d’ordinaire assez peu.

Du Sale ! est un écrin où rayonnent l’énergie et la pré­sence de deux per­for­meuses hors pairs que sont la rap­peuse Ori­gi­nal Lae­ti et la hip hopeuse Janice Bie­leu. Invi­tée à créer une pièce pre­nant sa source dans la réa­li­té du 93, l’autrice et met­teuse en scène Marion Sié­fert a éclu­sé les open mic et les bat­tle de la scène rap under­ground avant de trou­ver la perle rare — « une femme qui s’impose dans un milieu d’hommes, une femme qui frappe avec ses mots, une femme capable de jouer de ses mul­tiples facettes et de mettre sa peau sur la scène » —, soit Lae­ti­tia Ker­fa aka Ori­gi­nal Lae­ti, une rap­peuse de 26 ans.
En che­min, elle a aus­si ren­con­tré une toute jeune et déjà impres­sion­nante dan­seuse de pop­ping Janice Bie­leu, qui sur scène irra­die d’une inten­si­té inverse et com­plé­men­taire de celle de sa com­parse. Toute en silence, en mys­tère et en émo­tions conte­nus sous les gestes, là où Ori­gi­nal Lae­ti explose et sature l’espace de mots et de sons.

Du Sale ! qui tire son titre d’une expres­sion cou­rante dans le milieu du rap, a été écrit et construit à par­tir de ses deux inter­prètes, de leurs gestes, de leur vécu et de leurs mots. Puis­sante et sen­sible, la pièce dit aus­si beau­coup de son autrice, la sin­gu­lière et intré­pide Marion Sié­fert qui ne s’interdit aucun champ artis­tique pour ques­tion­ner avec force l’intime et le monde.