La cho­ré­graphe Ruth Childs recrée quatre per­for­mances signées par sa tante Lucin­da Childs dans les années 70. Un moment clé dans le par­cours d’une figure majeure de la danse contem­po­raine et dans l’histoire de la discipline.

Pour­sui­vant un tra­vail de trans­mis­sion enta­mé en 2015 avec la recréa­tion de trois solos écrits par Lucin­da Childs dans les années 60, la cho­ré­graphe Ruth Childs se tourne aujourd’hui vers une période essen­tielle dans le tra­jet de sa tante : les années qui pré­cèdent Dance, son chef d’œuvre de 1979 sur l’incroyable par­ti­tion de Phi­lip Glass. Les seize pièces qu’elle écrit alors sont silen­cieuses, uni­que­ment sou­te­nues par le rythme des pas des inter­prètes. Lucin­da Childs y pré­cise une démarche cho­ré­gra­phique concen­trée sur les gestes simples, comme la marche ou les petits pas sau­tés. Sou­vent, les pièces contiennent une ou deux phrases de base qui se com­plexi­fient, varia­tions et répé­ti­tions don­nant à voir une danse hyp­no­tique et bou­le­ver­sante. Autre prin­cipe fort, res­pec­té aujourd’hui par Ruth Childs : ces pièces prennent place dans un car­ré de 40 pieds sur 40, soit envi­ron 12 mètres de côté. La cho­ré­graphe a choi­si un qua­tuor (Cali­co Min­gling, 1973), un trio (Recli­ning Ron­do ‚1975) et deux solos (Par­ti­cu­lar Reel, 1973, et Kate­ma, 1978) pour célé­brer l’inventivité de dis­po­si­tifs jouant sou­vent sur les tra­jec­toires, cir­cu­laires et linéaires. Plus qu’un simple hom­mage à sa tante, ce pro­gramme est la démons­tra­tion éblouis­sante de l’influence qu’ont eu la radi­ca­li­té et la sim­pli­ci­té de ces pièces sur l’histoire de la danse.