Avec le jeune per­for­meur Albert Ibokwe Kho­za, la cho­ré­graphe Robyn Orlin a trou­vé un inter­prète à la mesure de sa rébel­lion. Artistes sud-afri­cains l’un et l’autre et pareille­ment cri­tiques à l’égard d’un pays conver­ti à la démo­cra­tie il y a vingt ans, ils par­tagent la convic­tion que le théâtre et la danse sont des armes mas­sives de mémoire, de com­bat, de sen­si­bi­li­sa­tion et de chan­ge­ment. And so you see… , qui comme toutes les créa­tions de Robyn Orlin arbore un titre impos­sible, est un solo créé pour Albert Ibokwe Kho­za comme un « requiem pour l’humanité ». A tra­vers les incroyables méta­mor­phoses de son corps hybride, le dan­seur, qui est aus­si prêtre san­go­ma, chré­tien et homo­sexuel, incarne la trans­gres­sion pos­sible d’identités pétri­fiées. « Un corps ludique, iro­nique, com­mente Robyn Orlin, tiraillé entre péché, trans­for­ma­tion, déclin et éclat, s’embarque dans les « sept péchés capi­taux » pour un voyage à tra­vers un « requiem pour l’humanité » – le tiers monde occupe la scène et le pre­mier monde paie pour par­ti­ci­per au spec­tacle ».