Jusqu’où le réel peut-il le res­ter sur une scène de théâtre ?
Authen­ti­ci­té d’une parole, qua­li­té de la ren­contre, tels sont les axes explo­rés par Michel Schwei­zer spec­tacle après spec­tacle — qu’il nomme plu­tôt expé­rience et pour les­quels il réunit des com­mu­nau­tés pro­vi­soires, cher­chant à créer les condi­tions d’une expres­sion la moins trans­for­mée pos­sible. Chep­tel s’inscrit dans la suite de Keep calm, de Fauves ou ShopLe+ qui met­taient déjà face à face enfants ou ados et public d’adultes. Cette fois il réunit huit gar­çons et filles de 13 à 16 ans sans aucune expé­rience de théâtre aux­quels il pro­pose un cadre pro­pice pour s’adresser aux adultes. Le « chep­tel » du titre ren­voyant davan­tage au public qu’aux jeunes inter­prètes. « Le terme peut paraître exces­sif, nous dit Schwei­zer, mais un constat impla­cable le jus­ti­fie : les logiques néo-libé­rales sug­gèrent d’élever le sujet et de contri­buer à son plein épa­nouis­se­ment selon l’injonction : ne pen­sez plus, consom­mez et jouis­sez selon les règles ! »
Qu’ont-ils à dire ces ado­les­cents ? Quel regard portent-ils sur nous, les adultes, qui sommes inves­tis d’un rôle édu­ca­tif ? Nous qui sommes les res­pon­sables ? A tra­vers ces pro­jets avec la jeu­nesse, et les dif­fé­rents ate­liers qu’il anime pour les mettre en œuvre, Michel Schwei­zer affirme une dimen­sion citoyenne et mili­tante autant qu’artistique.
Artiste com­pa­gnon sur toute l’année, Michel Schwei­zer mène un pro­jet avec des ado­les­cents et jeunes adultes de Caen, Falaise et Saint-Étienne-du-Rou­vray, que l’on décou­vri­ra lors d’un week-end New Deal Camp.