Jean Capeille : James Waring et le collage vaudevillesque
Bourses d’écriture
Au début des années 1960, l’artiste américain James Waring (1922−1975) chorégraphie selon des procédés empruntés à l’économie du collage (découpes, montages ou juxtapositions). Simultanément, le spectacle vivant infiltre ses collages sur carton sous la forme d’éléments dérivés de ses pratiques (photographies de danseuses, textiles ou dessins). Dans ce travail, comme dans ses textes, Waring exhume les imaginaires modernes de l’entertainment, souvent liés au vaudeville américain : un spectacle de variété organisant une succession disparate de numéros aussi bien issus de divertissements traditionnels itinérants que d’approches nouvelles de la scène, perçues ou non comme théâtrales. À rebours d’un formalisme qui voudrait incompatibles les régimes attentionnels de l’art et de la distraction, l’intérêt de Waring pour les qualités structurelles du vaudeville (compartimentation, séquencement) le distancie également du registre parodique, souvent associé aux détournements de formes dites populaires. Au travers d’une variété de médiums – chorégraphiques, textuels et plastiques – ce projet d’écriture constituera un corpus d’œuvres, significatives de la période vaudevillesque de James Waring, en s’attachant à montrer comment celles-ci contredisent les logiques de non-parenté débattues dans l’art de l’après-guerre, notamment les oppositions entre table rase et nostalgie, singularité de la perception esthétique et adresses collectives du show business.
À l’issue d’une formation d’interprète en danse contemporaine (Conservatoire National Supérieur) et d’études en histoire de l’art, Jean Capeille a collaboré avec différents artistes dans le cadre de performances notamment réalisées par Christodoulos Panayiotou, Dora Garcia, Jesse Ash ou Arseny Zhilyaev. Il se consacre aujourd’hui à la rédaction d’une thèse portant sur la culture du vaudeville et l’art expérimental aux États-Unis (Université Paris I Panthéon – Sorbonne)
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