Trois inter­prètes plongent au cœur des méandres de la forêt tro­pi­cale, dans une poly­ryth­mie de sons, images et mythes. Entre géo­mé­trie et psy­ché­dé­lisme, 3 against 2 : Psy­cho Tro­pics fait émer­ger de nou­veaux récits. 

L’écrivain et phi­lo­sophe indi­gène bré­si­lien Ail­ton Kre­nak décrit la forêt tro­pi­cale comme un réseau de vies entre­la­cées. Chemins sinueux, ombres, plantes qui tuent et plantes qui gué­rissent, enche­vê­tre­ments de sons, racines, brous­sailles et branches : la forêt semble pal­pi­ter, mur­mu­rer des mythes, expi­rer des rumeurs et des mirages. Cette poly­ryth­mie a ins­pi­ré à Mar­ce­la Levi et Lucía Rus­so une pièce où trois inter­prètes tissent un réseau de lignes en ten­sion et de dis­tor­sions tem­po­relles. Leurs mou­ve­ments cherchent à conci­lier géo­mé­trie et psy­ché­dé­lisme. L’écriture emprunte pour cela au voguing Old Way – carac­té­ri­sé par la for­ma­tion de lignes, la symé­trie et la pré­ci­sion ins­pi­rées des hié­ro­glyphes égyp­tiens – mais aus­si à L’A­près-midi d’un faune (1912), où Nijins­ky s’ins­pire des mou­ve­ments des frises grecques et des fresques égyp­tiennes ou assy­riennes. Et si le faune des forêts, des mythes et du bal­let ren­con­trait le voguing ? De cette coexis­tence des rythmes et des récits naissent de nou­veaux accords et représentations.