Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie.
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Charles Robinson : It’s a wonderful life

Bourses d’écriture

23h04. Quelqu’un parle de sa vie. Regarde dans le vide, cherche ses mots. On dirait un vieux film avec Bus­ter Kea­ton. Per­sonne ne com­prend où il veut en venir. Le genre visage fari­neux et chaus­sures trop grandes. Il emploie des mots comme « alié­na­tion », « déri­soire ». Tout le monde rit.
Il est très drôle, dit quelqu’un. Qu’est-ce qu’il nous fait rire, dit quelqu’un [d’autre].

00h04. Quelqu’un raconte qu’il est allé mani­fes­ter. Éton­ne­ment. Court moment de silence. Aparté.
Après ce petit flot­te­ment, tout le monde est d’accord. C’est bien. C’est une bonne activité.
Heu­reu­se­ment que tu y es allé, dit quelqu’un.
C’est drôle, je croyais que tu étais en vacances en Grèce, dit quelqu’un [d’autre].

Bio­gra­phie
Charles Robin­son est roman­cier. Pas­sion­né par les hommes, les femmes, les ter­ri­toires, sou­vent bou­le­ver­sé par l’étrange façon que nous avons d’abîmer nos exis­tences, il explore nos his­toires, nos iden­ti­tés et nos sociétés.
Son pre­mier roman visite à la sauce piquante le mana­ge­ment des entre­prises, avec une équipe diri­geante inno­vante et un pro­jet inat­ten­du de relance économique.
À par­tir de 2011, Dans les Cités, puis Fabri­ca­tion de la guerre civile, les deux volets d’un même cycle roma­nesque, racontent la vie au quo­ti­dien dans une Cité pro­mise à la démo­li­tion. Une jolie mou­flette pré­nom­mée Dar­ling, un futur papa obnu­bi­lé par le pre­mier com­bat qu’il doit livrer en Thaï­lande, une urba­niste sub­mer­gée par la réha­bi­li­ta­tion de la Cité, un grand rêveur dont la com­pagne dis­pa­raît sans lais­ser de traces, sont quelques-uns des 150 habi­tants que suivent les romans durant près d’une année et demie, au milieu des dos­siers de relo­ge­ment et des pre­miers engins de chan­tier venus per­fo­rer les bâti­ments. L’ensemble éta­blit un grand por­trait, divers, cruel, amou­reux, baroque et enflam­mé de notre socié­té : « Ce que nous sommes au monde : petites choses et précieux ».

Charles Robin­son tra­vaille dans quatre direc­tions qui s’entrelacent : l’écriture, la créa­tion sonore, la lit­té­ra­ture live, la créa­tion numé­rique. C’est sur cette voie qu’il déve­loppe des per­for­mances en solo ou avec des musi­ciens, dan­seurs, comé­diens, et vidéastes. Sor­tir le texte du livre pour le faire battre dans de nou­velles pra­tiques. 351 (cata­logue des morts de la rue) ; Dis­ney­land après la Bombe (grand opé­ra des Cités) ; Be Ben­shi (ciné-texte à par­tir de King Kong) ; Dans les Cités : râga noc­turne (10 heures de lec­ture noc­turne pour église et peuple) sont quelques-unes de ses pro­po­si­tions pour la scène ou l’espace public.

Publi­ca­tions

Infi­nite Loss – Apo­cope, 2018

Fabri­ca­tion de la guerre civile – Le Seuil, 2016

Ulti­mo – è®e, 2012

Dans les Cités – Le Seuil, 2011

Génie du proxé­né­tisme – Le Seuil, 2008

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