KIKI
Cycle
Pour clôturer notre premier cycle Danse et Cinéma, sur les représentations et la politique du corps, nous vous invitons à découvrir Kiki, film documentaire primé dans de nombreux festivals.
Kiki
Documentaire de Sara Jordeanö
Suède, États-Unis. 2016. 94 mn, vost-fr
Vingt-cinq ans après Paris is burning, film ode au mouvement Vogue, Kiki nous dévoile une nouvelle génération de performeurs LGBTQ qui développent une culture artistique activiste et se regroupent pour créer des Ballrooms : soirées de fête et de performances avec comme mots d’ordre : Everyone is unique ! et I’m beautiful !
Revendications politiques des plus fortes lorsque l’on fait partie d’une communié marginalisée par la société. Entre glamour et activisme, Kiki nous montre un New-York créatif.
Ce film documentaire sera montré en lien avec Red shoes court-métrage de Frédéric Nauzyciel. En présence de l’artiste et réalisateur et de Vini Revlon, performeur-vogueur.
Red Shoes
Plan séquence, durée 5 minutes
Avec Kendall Miyake Mugler [Paris]
Voix Abdu Ali [Baltimore]
Red Shoes est un rituel. Le performeur, Kendall Mugler, est l’un des plus jeunes et plus talentueux vogueurs de Paris. Il met ses talons aiguille rouges et remplit l’espace d’une énergie dite « dramatique » – c’est à dire théâtrale, sauvage, hautement technique, audacieuse. Le solo est construit avec la caméra, à partir de règles précises qui visent à évoquer une prise de liberté sous contrainte, à être au sol comme à l’air, à la périphérie comme au centre. Il est dansé sur une cantate de Bach accentuée par les chants de l’artiste musicien Abdu Ali de Baltimore. En introduction, comme le calme avant la tempête, un madrigal de Monteverdi, un récitatif pré-baroque, entre chant populaire et opéra, qui, comme le voguing issu des cultures populaires, a su en cinquante ans se complexifier, devenir savant, autant dire pré-baroque. Ainsi la Chapelle du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis vient jouer son rôle évocateur de décor savant pour une danse dramatique. Il s’agit de décrire le corps à corps qui se joue entre le danseur et le décor magistral propre à évoquer la résistance politique du voguing et des cultures populaires en général. Il s’agit d’évoquer une autre manière d’occuper les espaces et leur histoire, c’est à dire une manière contemporaine d’habiter la ville. Le film agit à la manière des vues subjectives d’un jeu vidéo où le joueur recompose la géographie du territoire investi.
Plus qu’une danse, le voguing est un acte performatif, une affirmation de soi. A la fois codifiée et libératrice, cette culture s’est construite dans les années 1960 dans la communauté transgenre afro-américaine et latino du quartier de Harlem, à New York. En s’appropriant des poses et attitudes dérivées de la mode don elle est exclue (en particulier les couvertures du magazine Vogue), elle sublime une situation inégalitaire en créant un forme artistique par essence politique. Pour cette même raison, le voguing connaît aujourd’hui une forte popularité en Europe, particulièrement à Paris dont la scène est la plus active.
Dates et lieu
juin 2017
-
19
Café des images, Hérouville-Saint-Clair 20h00
Billetterie
Tarifs habituels du cinéma
cafedesimages.fr – 02 31 45 34 70
Réservations conseillées