Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie.
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Le bain

Spectacles en partenariats

Dans Le bain trois jeunes femmes jouent à la pou­pée. Elles les coiffent, elles les pré­parent, elles les ins­tallent comme pour une scène de toi­lette. Avec cette nou­velle pièce des­ti­née au jeune public (à par­tir de 6 ans), la cho­ré­graphe Gaëlle Bourges attire notre regard sur deux pein­tures du XVIe siècle — « Diane au bain », d’après Fran­çois Clouet, et « Suzanne au bain », du Tin­to­ret — que les trois per­for­meuses recons­truisent à l’aide d’objets minia­tures. Les gestes sont déli­cats, lents et coor­don­nés tan­dis que le com­men­taire en voix off, écrit et dit par Gaëlle Bourges, raconte cha­cune des scènes repré­sen­tées. Tiré des Méta­mor­phoses d’Ovide, l’épisode de Diane au bain relate com­ment la déesse, sur­prise dans sa nudi­té par un chas­seur, trans­for­ma l’intrus en cerf. La deuxième his­toire, issue de l’Ancien Tes­ta­ment, raconte com­ment les deux vieillards qui avaient épié Suzanne à sa toi­lette seront fina­le­ment punis après l’avoir calom­niée. Dans les deux cas, il s’agit du corps fémi­nin sous le regard mas­cu­lin, du corps expo­sé et de sa repré­sen­ta­tion. Si Gaëlle Bourges nous plonge dans l’histoire de l’art et décor­tique par le menu chaque pein­ture évo­quée, ce n’est pas pour faire preuve d’érudition, ni pour faire la leçon, mais plu­tôt pour ame­ner enfants et adultes à com­prendre qu’une image est le pro­duit d’une époque. Avec cet art du récit qu’elle déployait déjà dans Revoir Las­caux, avec humour et une belle capa­ci­té à tis­ser quelques menues digres­sions, l’artiste nous inter­roge fina­le­ment sur notre rap­port au corps et à la nudi­té aujourd’hui. Elle cherche à mettre notre esprit cri­tique en mou­ve­ment et sans doute à sus­ci­ter la dis­cus­sion en famille. Qu’est-ce qui est mon­tré ? Qu’est-ce que cela raconte de l’époque à laquelle a été peint le tableau ? Cho­ré­gra­phier pour Gaëlle Bourges, ce n’est pas seule­ment écrire le mou­ve­ment c’est aus­si s’interroger sur le corps. La créa­trice a été accueillie en Accueil-stu­dio au CCN de Caen en Nor­man­die, en 2017, pour Conju­rer la peur.

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Distribution

Concep­tion et récit
Gaëlle Bourges

Avec des extraits d’«Actéon », in Les Méta­mor­phoses d’Ovide, livre III (tra­duit du latin par Marie Cos­nay), Édi­tions de l’Ogre, 2017

Avec
Helen Heraud, Noé­mie Mako­ta, Julie Vuoso

Lumières
Abi­gail Fowler

Créa­tion musicale
Sté­phane Mon­tei­ro alias Xtro­niK + Guests

Répé­ti­tion chant
Oli­via Denis

Créa­tion costume
Clé­mence Delille

Durée
50 minutes

Pro­duc­tion asso­cia­tion Os
Copro­duc­tion Centre Cho­ré­gra­phique Natio­nal de Tours / Direc­tion Tho­mas Lebrun (Rési­dence de créa­tion, artiste asso­ciée) ; Théâtre de la Ville – Paris ; L’échangeur-CDCN Hauts-de-France ; Le Vivat d’Armentières, scène conven­tion­née danse et théâtre
Avec le sou­tien de la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la com­pa­gnie conven­tion­née et de la Ména­ge­rie de Verre dans le cadre de StudioLab
En par­te­na­riat avec le musée des Beaux-Arts de Tours
Remer­cie­ments au Musée du Louvre-Lens où le tableau « Suzanne au bain » (col­lec­tions du Louvre, Paris) est actuel­le­ment exposé
Gaëlle Bourges est artiste asso­ciée au Théâtre de la Ville de Paris ; artiste asso­ciée à L’échangeur – CDCN Hauts-de-France de 2019 à 2021

Partenaires

Avec la Comé­die de Caen – CDN de Nor­man­die et le Théâtre du Champ Exquis, Fes­ti­val Ribambelle


Avec le sou­tien de l’Onda

Autour du spectacle…
- 01 mars, 10h à 13h : Ate­lier « adulte-enfant » avec Julie Vuo­so, inter­prète du spectacle

- 03 mars, 14h : Repré­sen­ta­tion en Langue des signes fran­çaise en par­te­na­riat avec Accès culture et le sou­tien de la DRAC Normandie
– 03 mars : bords de scène à l’issue des repré­sen­ta­tions de 14h et 20h

- 03 mars, 20h : Accueil enfants de 3 à 6 ans avec des ani­ma­teurs diplô­més CEMEA – gra­tuit Ins­crip­tion à l’accueil de la Comé­die ou au 02 31 46 27 29


Dates et lieu

mars 2020

  • 02
    SCOLAIRE - ccn de Caen en Normandie 14h00
  • 03
    SCOLAIRE - ccn de Caen en Normandie 14h00
  • 03
    ccn de Caen en Normandie 20h00

Billetterie

Comédie de Caen
Tarifs : 15€ adulte / 8€ enfant -18 ans / 5€ scolaire
accueil@comediecaen.fr
02 31 46 27 29 (du lundi au vendredi, de 14h à 18h)

Presse

  • Libération le 11/02/2018

    "Jolie babiole
    Trois poupées et trois performeuses rejouent donc ces récits de justice et de punition, qui prennent, au vu de l’actualité, une résonance particulière. Le Bain brasse ainsi, l’air de ne pas y toucher, une quantité de thématiques (esthétiques, éthiques, politiques) qui enrichissent les niveaux de lecture de n’importe quel spectateur. Que le Bain ait une forme de narration à plat, sans affect, sans excès de causalité, rend certains passages, notamment la mort d’Actéon, d’autant plus poignants. Le plateau est constellé de tout ce petit bric-à-brac - arrosoir, peluches, plumes - auquel on est en droit de s’attendre chez Gaëlle Bourges, un plaisir de la jolie babiole et de l’instrument très enfantin. Les connaisseurs de son travail reconnaîtront aussi son procédé de bande sonore de mots choisis, avec sa musicalité particulière qui fait toujours décoller. «Les enfants sont sensibles à la qualité de la langue, Andersen et Perrault sont d’ailleurs très littéraires, justifie-t-elle. Si la langue est trop pauvre, l’imagination est moins mise en branle.» S’adresser au «jeune public» a-t-il donc changé sa manière de travailler ? «Pas vraiment, reconnaît-elle. Il y a un endroit de moi qui sait qu’il y aura des petits, et qui insiste particulièrement sur les animaux, sur ce qui intéresse sûrement les enfants et que les adultes ne voient pas. Mais je ne me dis pas que j’écris pour les enfants.» L’étiquette «jeune public», peut-être faut il en passer par là pour mieux s’en affranchir."

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  • Dansercanalhistorique.fr le 26/01/2018

    "Il y avait quelque chose d'excitant à se dire que Gaëlle Bourges concevrait une pièce directement adressée au jeune public (après avoir mené à bien une adaptation dans ce sens, d'une pièce précédente, Lascaux). Cette nouvelle pièce s'appelle Le bain. Nul besoin d'avoir reçu une solide formation en art. Nous avons tous, engrammés au fond de l’œil, des images de nymphes et déesses, antiques de préférence, se prélassant auprès de vasques, marres ou baignoires. Nul besoin d'avoir effectué une psychanalyse. Nous ressentons, engrammé au fond de nos chairs, le moment du bain enfantin comme celui des premières transactions, même innocentes, avec la nudité, la sensualité, dans les jeux et jubilations du toucher.
    Reste que Le bain (la pièce de Gaëlle Bourges ainsi intitulée) n'est ni un manuel d'histoire de l'art, ni un manuel de prime initiation érotique. Comment amener ce thème à l'échelle d'enfants de six à douze ans ? La chorégraphe y reconduit l'un de ses principes les mieux éprouvés : celui du discours en voix off, par lequel elle décrit les tableaux qu'elle évoque, selon des modalités aussi instructives que bourrées d'impertinence critique.

    A nouveau, cela fonctionne à merveille, par l'effet de distanciation qui se produit, entre l'action au plateau et le discours énoncé. Il s'y engouffre un appel imaginaire très stimulant. Les spectateurs enfants l'éprouvent aussi bien que les adultes. Ils aiment qu'on leur raconte une histoire. Ils adorent qu'on leur montre de l'action sur scène. Tout baigne."

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