Le dispositif Accueil-Studio

Le sou­tien à la créa­tion est l’une des mis­sions essen­tielles des Centres cho­ré­gra­phiques natio­naux. Cela passe par un dis­po­si­tif ini­tié par le minis­tère de la Culture voi­là 25 ans et plus que jamais effi­cace : l’Accueil-Studio, qui offre à des cho­ré­graphes et com­pa­gnies des moyens pour déve­lop­per leurs nou­veaux pro­jets. Au ccn de Caen, ce sont ain­si 6 équipes artis­tiques qui sont accueillies chaque année.

De quoi s’agit-il exac­te­ment ? D’un sup­port finan­cier et maté­riel, qui leur per­met de tra­vailler serei­ne­ment. Chaque équipe sélec­tion­née reçoit la somme de 10 000 € et béné­fi­cie d’un temps de rési­dence mini­mum de deux semaines au ccncn, qui com­prend la mise à dis­po­si­tion d’un stu­dio de répé­ti­tion et d’une aide tech­nique (à hau­teur de 40 heures) ain­si qu’un appar­te­ment avec 4 chambres.

Com­ment sont sélectionné·es les heureux·ses béné­fi­ciaires d’un Accueil-Stu­dio ? Le choix est col­lé­gial, opé­ré par un comi­té réunis­sant la direc­tion du ccncn et deux invité·es, comme la cho­ré­graphe Kate­ri­na Andreou cette année. Le comi­té étu­die quelque 200 dos­siers par an, éva­lués selon des cri­tères pré­cis, notam­ment les liens qu’ils entre­tiennent avec la musique ou leur via­bi­li­té éco­no­mique. Il veille éga­le­ment à res­pec­ter un large éven­tail d’esthétiques et un équi­libre entre cho­ré­graphes émergent·es et com­pa­gnies plus éta­blies, entre artistes français·es et du monde entier.

Si le centre cho­ré­gra­phique natio­nal de Caen est le lieu de tra­vail pri­vi­lé­gié de son direc­teur, le cho­ré­graphe Alban Richard, il est donc aus­si une terre d’accueil pour d’autres artistes. Une proxi­mi­té constante avec la créa­tion, qui donne un sens par­ti­cu­lier au tra­vail des équipes sur place. Les rela­tions avec les artistes s’établissent en fonc­tion de leurs per­son­na­li­tés : certain·es ont besoin d’être en inter­ac­tion avec l’équipe, d’autres cherchent davan­tage l’isolement et la concentration.

Conclu­sion d’un Accueil-Stu­dio, l’ouverture publique per­met un dia­logue inédit entre les artistes et le public. Acces­sible en entrée libre, c’est pour le public l’occasion rare de voir des artistes au tra­vail. Pour les cho­ré­graphes, c’est la pos­si­bi­li­té de faire le point, quel que soit l’état d’avancement de leur créa­tion. Car un Accueil-Stu­dio peut se dérou­ler à n’importe quel moment du pro­ces­sus de fabri­ca­tion d’une pièce, au début quand rien n’existe encore vrai­ment comme à la toute fin où l’on peau­fine les der­niers détails tech­niques. “Par­fois, cer­tains sont pani­qués parce qu’ils en sont vrai­ment au tout début, relève Cathe­rine Mene­ret, direc­trice adjointe du ccncn. Ce sont sou­vent des moments assez beaux, où les artistes sont obli­gés d’articuler leurs recherches en dehors de leur « chambre », d’exposer quelque chose d’intime.” L’occasion d’entendre les pre­miers retours bien­veillants sur leur tra­vail en cours, lors de moments très sin­gu­liers, qui créent un cli­mat de confiance entre le public et les artistes.

Les Accueils-stu­dio en chiffres (de 2016 à 2022)

44  com­pa­gnies reçues (23 fran­çaises et 21 internationales)
87 semaines de tra­vail au ccn
302 artistes en pré­sence au ccn
2406 nui­tées dans nos appartements
434 704 euros en copro­duc­tion Accueil-studio
2520  spectateur·ices aux ouver­tures publiques
8 flexibles de douche remplacés
1 porte cassée
chau­dière à remplacer

© Vincent Thé­val, avril 2023

Légende pho­to : La cho­ré­graphe belge Cin­dy Van Acker et son équipe, au tra­vail en Accueil-Stu­dio à Caen en jan­vier 2021, pour la créa­tion de la pièce Without Refe­rences. Si cette rési­dence a pu être main­te­nue à un moment où les salles de spec­tacles étaient fer­mées au public en rai­son des res­tric­tions sani­taires, l’ouverture publique n’a pu avoir lieu. © Alban Van Wassenhove