Interview Volmir Cordeiro

Inter­prète pour Xavier Leroy, Laurent Pichaud, Emma­nuelle Hunyh, Joce­lyn Cot­ten­cin et Vera Man­te­ro, Vol­mir Cor­dei­ro est un jeune dan­seur et cho­ré­graphe bré­si­lien ins­tal­lé en France depuis quelques années. Issu de la for­ma­tion « Essais » du CNDC d’Angers en 2011, il a déjà signé et inter­pré­té un trip­tyque remar­qué de soli : Ciel, puis Inês et récem­ment Rue en 2015.
Il revient au centre cho­ré­gra­phique pour une deuxième période d’accueil-studio afin de nous pré­sen­ter une étape de tra­vail de sa der­nière créa­tion L’œil la bouche et le reste accom­pa­gné de ses dan­seurs Isa­be­la San­ta­na, Mar­ce­la San­tan­der et Calix­to Neto.
L’occasion pour nous de lui poser quelques ques­tions et d’en savoir plus sur lui…

Ren­contre !

Peux-tu te pré­sen­ter et nous dire com­ment tu es venu à la danse ?

Je m’appelle Vol­mir Cor­dei­ro et je suis artiste cho­ré­gra­phique, dan­seur et cher­cheur en danse. Je suis arri­vé à la danse à tra­vers ma pra­tique de spec­ta­teur et de comé­dien. Déjà enfant, je pre­nais des cours de théâtre phy­sique, très inves­ti dans l’engagement corporel.

Peux-tu nous dire quelques mots sur L’œil la bouche et le reste dont nous ver­rons une répé­ti­tion publique au ccn ?

L’œil la bouche et le reste est un ras­sem­ble­ment des thé­ma­tiques dis­tinctes liées au tra­vail du regard et ses décli­nai­sons vers la parole, les émo­tions, les méta­phores de l’œil et l’augmentation des sens.
Sur scène, on porte une struc­ture cho­ré­gra­phique dans laquelle une com­mu­nau­té de peu de membre est en for­ma­tion et dé-for­ma­tion. On passe du solo au duo au trio et au qua­tuor et puis, on défait cette for­ma­tion. Cela vient inter­ro­ger ce que cela change au geste s’il se fait por­ter par un, deux, trois ou quatre.

Quel est le der­nier film, spec­tacle ou expo que tu as vu et que tu aurais envie de par­ta­ger avec nous ?

Je viens à peine de ren­trer du Bré­sil et je vais citer une expo que je n’ai pu voir que sur internet.
C’est une expo qui est en train de faire une grosse polé­mique dans le pays. C’est très grave ce qui se passe au Bré­sil depuis un an, depuis le coup d’état qu’on a vécu et tous les effets pos­té­rieurs à cela. L’exposition Museu Queer (Musée Queer), expo­sée à Por­to Alegre, dans le sud du pays et pro­duite par une banque, a dû être inter­rom­pue un mois avant sa fer­me­ture puisqu’elle a été accu­sée d’inciter à la pédo­phi­lie et mettre en avant l’homosexualité. Hier, 19 sep­tembre, la jus­tice bré­si­lienne a approu­vé une loi qui per­met aux psy­cho­logues de trai­ter l’homosexualité comme une mala­die. C’est hal­lu­ci­nant ! Cette expo dont les œuvres ont toutes été dif­fu­sées sur inter­net, conte­nait des chefs‑d’œuvre des artistes du Bré­sil, comme Adria­na Vare­jão, Alfre­do Vol­pi, Bia Leite, Leo­nil­son, Ligia Clarck, entre autres… Je vous conseille vrai­ment d’aller voir ces artistes magni­fiques et ces œuvres rem­plies d’une force inouïe de transgression !

Site web de Vol­mir Cordeiro

Pro­pos recueillis par Auré­lien Barbaux
sep­tembre 2017